Le 21 octobre 2012, le quotidien "La Voix du Nord" (p. 12) annonçait que le projet de "Parc Rivage Gayant", initialement évalué à un total de trois ou quatre millions d'euros, en était arrivé à... plus de dix, ce qui avant conduit le maire Jacques Vernier à scinder sa réalisation en deux étapes, dont la première devait débuter dès 2013, pour un montant de 2,5 millions d'euros (conseil municipal du 18 octobre 2012).

 

    Jackie Avenel, conseiller municipal d'opposition (Europe Ecologie - Les Verts) s'étonnait du flou entourant les équipements réalisés dans le cadre de cette première tranche, en posant une question aussi pratique qu'originale : "Où sont les toilettes ?" ... Comme l'évrivait Friedrich Nietzsche, "le diable est dans les détails"...

 

    Le 31 octobre 2012, "L'Observateur du Douaisis", traitant du même sujet (p. 8) soulignait "l'impression de malaise et d'improvisation du maire et des services municipaux sur ce dossier", l'attribution de la gestion du parc ainsi créé ("en direct" ou par une "délégation de service public") n'étant pas même décidée... A l'époque, il semblait acquis que l'ouverture n'aurait lieu qu'après les élections municipales de mars 2014.

 

    Le 14 avril 2013, "La Voix du Nord" relatait (p.11) que lors du vote du budget primitif 2013, l'opposition municipale avait remis le couvert, M. Chéreau (PS) s'inquiétant qu'on construisît dans le futur parc un bâtiment devant accueillir un restaurant avant même de s'être préoccupé de savoir sil s'agirait "d'une sandwicherie", ou "d'un restaurant gastronomique"...

 

    Incidemment, on apprenait le même jour que la subvention municipale au conservatoire de Douai diminuait de ... 100.000 euros, alors même qu'une somme identique était prévue "pour fêter l'inauguration de la Place d'Armes"... De l'art de dépenser inutilement le produit des impôts locaux au détriment d'institutions qui assurent durablement le renom de notre ville et la formation de nombreux jeunes...

 

    "L'impression de malaise et d'improvisation" ne suffisant pas à décourager Jacques Vernier, les travaux se précipitaient, avec pour objectif d'ouvrir le nouveau centre au public dès l'été 2013...

 

    Le 3 juin 2013, "La Voix du Nord" devenue enthousiaste annonçait (p. 8) que "débutée en avril, la réalisation (...) avance à bon train". Hormis la découverte incidente d'une bombe anglaise début juillet, "aucun incident grave à signaler", et la livraison du parc restait prévue pour la seconde quinzaine de juillet.

 

    Le 31 juillet la même "Voix du Nord" consacrait pas moins de deux pages (pp. 8 & 9) au nouveau parc, signalant avoir pu tester l'aquakarting en avant-première, grâce à un "modèle d'essai" prêté par la société fournisseuse, faute d'avoir reçu à temps les batteries Chinoises, qui, chose promise, arriveraient dès le 8 août. On pouvait contempler un journaliste passablement crispé aux commandes de son bolide flottant (p.8), et Jacques Vernier hilare (p. 9) tout à sa joie de cette belle réalisation.

 

    Le 2 août, nouvel élan d'enthousiasme (p. 7), avec cette fois le "test" du parcours d'accrobranche : "c'est entièrement sécurisé. On ne peut pas se décrocher soi-même, explique Jennifer, l'animatrice".

 

    Le 8 août, cependant, premier incident (p. 8) : l'un des deux parcours de l'accrobranche, "Aventure", est fermé pour raisons de sécurité : "Un monsieur est passé et à sa sortie le câble faisait un angle droit avec la platine, qui sert à indiquer le prochain atelier. La poulie ne pouvait plus glisser ou reculer, et le câble était distendu". Rien de grave assurait-on, tout serait "de nouveau disponible" le week-end suivant. S'agissant de l'aquakarting, l'article annonçait son ouverture au public le 9 août à 10 heures et non le 8 : il fallait en effet une journée pour recharger et installer les batteries des karts aquatiques.

 

    Le samedi 10 août (p. 7) ... les batteries Chinoises étaient à ... Paris, et devaient passer la douane... Mais promis, tout flotterait "pour le début de la semaine prochaine".

 

    Le 20 août (p. 7), "La Voix du Nord" nous décrit une scène qui serait hilarante s'il ne s'agissait d'argent public, une sorte d'adaptation Douaisienne des "bronzés" qui auraient cette fois décidé de prendre leurs quartiers d'été au rivage Gayant... "Lors des tests effectués au Rivage Gayant jeudi dernier, le système de direction d'un bateau est tombé au fond du lac" (on imagine M. Vernier, pilote éprouvé, se lançant cette fois dans une carrière de scaphandrier d'eau douce...) . "Au bout de trois tours de circuit sur le lac, trois à quatre litres d'eau s'étaient infliltrés dans les karts, au niveau de la batterie. Trois batteries ont grillé en quinze minutes, de la fumée en sortait".

 

    Chose curieuse, l'article nous apprend que la même société Chinoise a fourni des batteries à deux autres parcs en France, avec les mêmes défauts... Tiens donc, on n'avait pas jugé utile de vérifier?

 

    Mais ce n'est pas tout ! "Les bateaux posent aussi problème : de la colle qui déborde, des brides fixées "un peu n'importe comment", des rivets qui laissent l'eau s'infiltrer, des stickers décoratifs mal collés... "du travail de sagouin", résume Jacques Vernier"... Tiens donc, on n'avait pas regardé les bateaux en attendant longuement que les batteries arrivent enfin?

 

    Divers recours judiciaires ou administratifs sont évidemment envisagés... et surtout le report de l'aquakarting à des jours meilleurs.

 

    Le 29 août, enfin (p. 8), c'est l'habituel jeu de bonneteau, où chacun se renvoie la patate chaude... la mairie réclame les nouveaux karts sous trois mois (un lancement pour les fêtes de Noël, Jacques Vernier navigant en Père Noël dans un tourbillon de givre pouvant en effet assurer une promotion commerciale certaine à ce bel équipement), le concepteur du parc, "chargé de valider le choix des fournisseurs" déclarant sans rire que la commune "manque de chance", avant d'évoquer "un concept innovant", proposé par une seule entreprise... Pas une filiale du fabriquant de tramway, quand même?

 

    Mais voilà que nous découvrons à la lecture du même article que les dysfonctionnements des bateaux (hors batterie) proviennent de ce que leur construction "industrielle" proposée a été refusée par manque de temps... Tiens, qui était donc si pressé d'ouvrir son beau parc au mépris de toute prudente vérification de la qualité des matériels? 

 

    Disons-le franchement, l'impression une détestable impression d'amateurisme et de précipitation se dégage de l'ensemble de ces éléments; mais ce n'est pas tout...

 

    I / Des effets secondaires délétères.

 

    La presse locale s'en est faite l'écho ("La Voix du Nord" du 9 août, p. 7) : l'ouverture cahotique du Parc Rivage Gayant a eu des effets désastreux sur certains professionnels extérieurs, par exemple M. Plinguier, qui organise des promenades en poney dans le Parc Fenain depuis quatre ans, et voit sa clientèle le déserter... De 150 à 200 euros de chiffre d'affaire quotidien, il est tombé à ... 20 euros; 80 les meilleurs jours... Comme par enchantement, les structures gonflables installées en 2012 dans le Parc Fenain, qui attiraient les enfants, ont disparu en 2013, et le marchand de glace installé en juillet a plié bagages dès la fin du mois, à l'ouverture du Parc Rivage Gayant.

    Pourtant, la mairie de Douai a effectué des travaux en 2011 et 2012, et dépensé pas moins de 130.000 euros pour construire une tyrolienne de 25 mètres et aménager une aire de jeux en bois. Mme Prouvost, maire-adjointe, assure qu'il ne s'agit en rien d'abandonner le parc Fenain, et que la clientèle reviendra d'elle-même... En supprimant les jeux gonflables et le glacier, c'est plutôt mal parti! Tenterait-on de favoriser la réussite du nouveau jouet de M. Vernier, fût-ce au détriment des structures existantes qui ont fait leurs preuves?

 

    A cet égard, et de façon prémonitoire, M. Plinguier a la formule qui tue : "en quatre ans, je n'ai jamais eu un seul accident avec mes poneys".

 

    Et puisque nous parlons d'accident...

 

    II/ Accident et censure?

 

    Peu avant le 15 août, survient un accident aux circonstances mal éclaircies au Parc Rivage Gayant: une petite fille est blessée suite à une chute, provoquant trois fractures nécessitant quatre heures d'opération chirurgicale.

    Le personnel de surveillance assure qu'elle a chuté d'un tobogan, tandis que les témoignages recueillis par le père de la fillette lui font penser qu'il s'agit de l'accrobranche, suite à un défaut de surveillance.

    Qu'en est-il exactement? Nous l'ignorons encore à ce jour, l'enquête déclenchée suite à la plainte déposée par le père n'étant pas achevée.

    Accident malheureux, et qui peut aussi bien être fautif qu'imprévisible; nous ne nous prononcerons pas sur ce point. Cependant, le hasard veut que la petite fille soit celle de M. Sylvain Naudin, Douaisien bien connu, dont la réputation tend à devenir nationale. En tournage à Douai, celui-ci se voit recevoir avec un tapis rouge par "L'Observateur du Douaisis", qui lui consacre un article flatteur. Sitôt la nouvelle de l'accident connue, et ses circonstances contestées, M. Naudin informe la presse locale: "L'Observateur" met en ligne un bref article sur son site internet.

 

    Que n'avait fait la presse locale! Aussitôt l'article publié, c'est branle-bas de combat en mairie de Douai, ainsi que dans l'ensemble des services concernés... Avec pour résultat la soudaine et définitive disparition de l'article mis en ligne, qu'aucune intervention de M. Naudin n'a pu ressuciter. Inutile de dire que les deux media de presse écrite ont observé un silence de carpe dans leurs éditions papier... Il est vrai qu'une Douaisienne avait passé une nuit en garde à vue suite à la présentation bien involontaire d'un faux billet de 50,00 euros, ce qui méritait un traitement autrement plus spectaculaire qu'une fillette opérée pendant quatre heures suite à une chute dans un parc public... (cf "L'Observateur du Douaisis" du 22 août 2013, qui consacre pas moins d'une page à cette malheureuse gardée à vue).

 

    Voir au sujet de cet accident un bref article mis en ligne sur "Le Douaisis.fr" le 13 août 2013 : link

 

    Que penser de tout celà? Ce que nous écrivons, décrivons et souvent dénonçons sans relâche depuis cinq ans maintenant : que règnent à Douai un mélange consternant d'amateurisme, d'imprévoyance, de gaspillage éhonté du produit du matraquage fiscal opéré depuis l'augmentation faramineuse des impôts locaux entamée trois mois après le scrutin municipal de 2008, de fait du Prince, et d'une bien détestable omerta d'un autre âge qui prétend imposer le slience sur les nombreux ratés des politiques publiques, alors même que cette intimidation est vaine à une époque où règne la liberté d'expression -souvent excessive, par ailleurs- des réseaux sociaux.

 

    Nous réclamions en 2008  "un petit souffle d’air frais" dans notre "vieille maison" ( Lire pour mémoire : Franz Quatreboeufs et le MoDem : un nouveau souffle pour Douai  )... C'est d'un sacré coup de vent dont Douai aura besoin en mars prochain!

 

    Franz Quatreboeufs.

Retour à l'accueil