J’apprends à l’instant le décès de François LAHOUSTE, survenu ce vendredi 8 janvier, en sa 87ème année.

J’ignorais tout, ou presque, de François LAHOUSTE lorsque désigné tête de liste du MoDem aux élections Municipales de mars 2008, je sonnai à sa porte.

On m’avait certes dit de lui qu’il avait siégé au Conseil Municipal de Douai de 1958 à 1995, indéfectible centriste, mais, avait-on ajouté, il répugnerait peut-être à nous soutenir dans notre indépendance retrouvée, par fidélité à Jacques Vernier, certes Maire UMP, mais proche de lui par des années d’action municipale commune.

Je découvris un très vieux monsieur, à l’esprit vif et alerte, accueillant et chaleureux, heureux de contribuer à notre aventure. Avec fierté, il me montra un courrier reçu de l’amicale des anciens du M.R.P., dont il demeurait un membre fidèle. Il posa pour notre photo de liste le regard franc, avant de signer son engagement, me confiant la voix un instant brisée combien il était heureux de nous voir partir au combat sous nos propres couleurs: la relève était enfin là. Quelques jours s’écoulèrent avant que je ne lise de lui un courriel affolé: je devais l’appeler toutes affaires cessantes, il avait reçu un courrier vengeur du Maire de Douai, qui venait d’apprendre le soutien qu’il nous apportait. Je le trouvai angoissé et désorienté: Jacques Vernier, qui se jugeait trahi, lui avait écrit regretter d’avoir célébré ses noces d’or. Nous tombâmes d’accord pour tenir bon: François Lahouste demeurerait des nôtres, occupant la place d'honneur sur la liste que j'avais l'honneur de conduire. J’ai depuis lors rappelé à plusieurs reprises que le pseudo “trahi” avait exactement 13 ans lorsque François Lahouste était entré au Conseil Municipal de Douai sous l’étiquette centriste, qu’il n’avait jamais reniée en 50 années d’engagement.

Un après-midi de campagne municipale, je bavardais paisiblement avec Jacques Mercier, alors maire-adjoint chargé de la Culture, sans étiquette que l’on disait centriste, lorsque survint Jacques Vernier. L’échange fut vif. Je dis à Jacques Vernier ce que je réécris aujourd’hui sans en changer un mot: nous n’avons décidément pas la même vision de la morale en politique. Jacques Mercier s’esquiva, attendant le départ courroucé du Souverain Municipal pour revenir me murmurer son accord: mon estime pour le courage solitaire de François Lahouste s’en trouva d’autant augmentée.

Les élections municipales passées, je fus contacté par un journaliste de l’Express, chargé de rédiger un dossier sur la ville de Douai. Je lui contai l’anecdote. Il interrogea François Lahouste, qui lui montra la lettre, laquelle l’ébahit au point de s’en faire l’écho. Je souris à cette lecture, heureux d’avoir pu contribuer à venger ce compagnon de centrisme.

Les obsèques de François Lahouste auront lieu ce mardi 12 janvier, à 11 heures, en l’église Notre-Dame de Douai (réunion à 10h45). Nous perdons un ami courageux. Soyons dignes de lui, en poursuivant ce qui fut son combat, celui d’un centre vivant, d’un centre indépendant.

A sa famille et ses proches, je présente mes condoléances attristées.

Franz Quatreboeufs, tête de liste municipale de “Faisons Vivre Douai”.

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